Le ciel est immense, de Feurat Alani

Le roman nous entraine, à la suite du narrateur, dans une enquête lente et longue. Surtout, il nous plonge dans la maison familiale à Bagdad où Taymour s'est rendu dans son enfance. Sa grand-mère est une figure exceptionnelle, tant impressionnante et effrayante qu'intelligente. Une sorte d'accord va s'instaurer entre cette femme et son petit-fils. Elle lui transmettra, à lui seul, la vérité, toutes les ficelles pour saisir la complexité et l'intensité de ce passé à jamais banni. Son cousin, le fils d'Adel se fera complice. Et le lecteur se trouvera happé, fondu dans ce foyer, assis face au fauteuil de Bibi Nahda à guetter chaque mot, chaque image comme le petit Taymour.

Tout ce temps nous lisons l'Irak, le Moyen-Orient, la guerre des six jours, l'installation du régime de Sadam Hussein. Nous lisons une époque, un passé qui ne peut que nous renseigner sur le présent. Nous comprendrons les silences, les secrets tus. Nous accepterons que les destinées individuelles sont ballotées par le fleuve de l'Histoire, par les terreurs qui se dissimulent dans la sphère politique.