« - Il était une fois une montagne, de ces montagnes hautes, si hautes. La montagne avait un enfant... J'ai oublié son nom, papa.
- La montagne s'appelait Azra. C'était une montagne qui était si grande qu'elle touchait le ciel. Et sa fille s'appelait Afra. »
L'histoire se déroule en Iran, dans une région frontalière de l'Irak. La ville natale de Rassoul et de sa femme Naval a été rasée, réduite à néant durant la guerre Iran-Irak. Le roman s'ouvre à un moment de leur vie où Naval ne vit plus avec son mari et ses enfants. Il semblerait qu'elle se soit réfugiée dans un village entouré de marais, dans une île réputée autrefois pour ses palmiers. Là-bas elle serait entourée de femmes célibataires, jeunes et moins jeunes. Rassoul s'embarque avec leur jeune fils Mahziar pour rejoindre ce lieu et tenter de ramener sa femme à la maison.
L'histoire humaine est-elle du côté de celui qui se projette vers l'avenir en faisant abstraction du passé ou de celle qui ne peut abandonner sa mémoire, oublier et faire table rase des vécus antérieurs, aussi malheureux et désolants qu'ils fussent. La mère des palmiers réussit l'exploit de nous ravir par sa poésie et nous éclairer sur un fait historique dramatique sans jamais nous accabler.
Saluons aussi la traductrice qui a su rendre la douceur et l'harmonie de la version originale en français.
LA MÈRE DES PALMIERS
Nasim Marashi
Traduit du persan (Iran) par Julie Duvigneau
éd. Zulma, 2025 (v.o. 2017)
Cet article a été conçu et rédigé par Yassi Nasseri, fondatrice de Kimamori.