Jim Harrison et la bonne chère

Par le biais de la thématique de la cuisine, je voulais rendre un modeste hommage à Jim Harrison, grand gourmand devant l’éternel. Mais pas seulement bien sûr. Enorme écrivain dont je recommande Dalva et son magnifique portrait de femme, de Marquette à Veracruz tragique histoire de famille, Légendes d’automne, La route du retour et d’autres romans emplis des grands espaces de l’ouest et du nord américain.

Grand bonhomme, homme grand et humaniste,
Bon vivant, excessif, cependant fin et subtil.
Hélas décédé en 2016 à l’âge de 78 ans,
Il est difficile de résumer ce qu’il a apporté à la littérature.

En ce qui concerne la nourriture, il est une sorte de Gargantua mâtiné d’érudition gastronomique. Chasseur, pêcheur dans les contrées sauvages des USA - capable de s’isoler des quinzaines de jours dans des cabanons à la recherche des gouses, faisans et canards, afin de les déguster en solitaire à la manière des trappeurs - il était aussi plus qu’amateur de grands restaurants au cours de ses tournées mondiales pour les salons littéraires ... Avec un amour particulier pour la France ! Et il était aussi un savant cuisinier.

Ses derniers livres, sortes de mémoires particulièrement axées sur la cuisine et les alcools, surtout les vins, donnent une idée de son élégance dans la gourmandise et de son amour immodéré de la bonne chère : En marge, Aventures d’un gourmand vagabond, et le dernier Un sacré gueuleton.

Voici quelques citations de cet amoureux du goût :

« Votre œuvre n’atteint la maturité que lorsqu’elle disparaît dans la bouche de quelqu’un. »

« Combien de fois ai-je lutté en vain pour créer un poème aussi passionnant qu’une recette de cuisine. »

« Il ne m’est apparu que très récemment qu’après ma mort je n’aurai peut-être plus le droit de manger. C’est décourageant. »

Ce bec fin, glouton et démesuré considérait la cuisine comme l’accroissement de l’intérêt de vivre, comme la débanalisation du quotidien.

« La vie serait invivable sans le vin, la pêche et les chiens. »

Sa connaissance charnelle de la nature et des nourritures terrestres reste une ode à la démesure et aux plaisirs des papilles. Pour conclure ce très succinct résumé de ce que fût ce grand homme humaniste, je reprends une citation d’Horace que Jim Harrison aimait mentionner : « Un buveur d’eau ne sera jamais poète ».

La photographie présentée en tête de cet article est de Michael Friberg.

Cet article a été conçu et rédigé par Françoise Shah, fan de cinéma et de littérature.

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