Que la vie m’épouise…

Délectable découverte d’un écrivain qui chante l’obscurité et l’inconséquence de notre monde avec humour et délicatesse. On ne peut faire autrement que recommander ce livre, quand bien même le thème traité ne serait des plus légers. Par certains aspects il m’aura fait penser au livre de Saul Bellow « Au jour le jour » (Seize the day) qui décrit une journée de la vie d’un homme confronté à son propre échec, de bout en bout. Là comme ici le personnage principal va de surprise en surprise, se heurtant à son histoire passée au travers du regard et du jugement des autres, amis de longue date ou rencontres fortuites. Mais ici nous sommes plongés dans notre époque avec les mille moyens de communication dont nous disposons et qui voilent plus que jamais la solitude profonde des êtres délaissés. Quitté par son épouse, plongé dans une dépression sans fond, une suite de circonstances et événements anodins mène Maxwell Sim à se lancer dans une étrangère aventure, où il naviguera à vue et fera chemin sciemment vers la promesse de perdre le nord.

The terrible privacy ofLA VIE TRÈS PRIVÉE DE MR. SIM
(The terrible privacy of Maxwell Sim)
Éd. Gallimard, 2012 (v.o. 2010)
Traduit de l’anglais par Josée Kamoun