J’aime ne pas me battre

Les poissons ne ferment pas les yeuxLES POISSONS NE FERMENT PAS LES YEUX
Erri de Luca
Éd. Gallimard, 2013 (v.o. 2011)
Traduit de l’italien par Danièle Valin

Je ne sais pour quelle étrange raison je ne désirais plus lire les Erri de Luca récemment ; fidèle comme j’avais pu être à cet écrivain depuis de longues années pourtant. Malgré tout je tombai sur ce livre à la médiathèque et le pris. Récit autobiographique relativement bref, l’écrivain y restitue l’été de ses dix ans, âge où il bascula dans l’ère adulte de sa vie. Il expérimenta cette année-là les sensations de l’amour pour la toute première fois simultanément à la rencontre de la violence et de sa gratuité. Je retrouvai ici les premiers récits d’Erri de Luca, et quelque part le ton et les pensées du narrateur de « Trois Chevaux » que j’avais fort aimé à l’époque où je l’avais lu. Le sens de la virilité napolitaine et le détachement pacifique de l’écrivain alpiniste imbibent ensemble chaque mot du présent récit. Comme tous les écrits d’Erri de Luca le livre est lucide, poétique et agréable à lire.