Festival Libri Mondi broie du Noir à Luri, dans le Cap Corse

Délicieusement Noir dans un cadre de rêve !

J'ai toujours aimé aborder une ville par ses librairies, et aller à la rencontre d'une région en embrassant ses événements culturels. La deuxième édition du festival Libri Mondi broie du Noir a été l'occasion pour moi de humer l'air du Cap Corse et de découvrir une littérature que je connaissais peu. J'ai vécu deux journées enchanteresses et captivantes. J'ai ri, j'ai été interloquée, je me suis enrichie. Surtout, j'ai pu voyager à satiété car les auteurs étaient venus de France, de Sardaigne, d'Écosse ou des États-Unis. Ils apportaient dans leurs bagages des débats d'actualité, des réflexions pertinentes et des connaissances documentées. Car oui, le Noir est un genre haletant qui se dévore, mais il s'intéresse à des problématiques de société, à des phénomènes avec lesquels se débat collectivement l'humain. Nous lisons pour mieux voir notre monde. Et nous pouvons aussi aller à ce festival pour mieux entendre notre époque..

Les rencontres d'auteur se déroulent dans les jardins de la Villa Massari, à Luri. En franchissant le seuil de cette belle demeure nous sommes accueillis par un arbre majestueux qui offre fraicheur et sagesse aux visiteurs, et qui abrite le stand du libraire où l'on peut trouver toutes les dernières parutions des écrivains présentés. Les discussions ont lieu les après-midis : six entretiens ont eu lieu en deux jours. Mais ce n'est pas tout, car les descendants de la famille Massari étaient avec nous, et une visite de la maison et des caves était proposée. La visite guidée et commentée était en elle-même un enchantement, un long roman qui traversait les générations. Œuvre d'art, témoignage historique et traces vivantes du passage de l'Homme, la maison semblait heureuse de cet entourage littéraire le temps d'une fin de semaine printanière.

Je vous le disais dans les tout premiers mots de cet article, quoique grande lectrice, je suis bien peu connaisseuse en polar et Noir. Avant de venir aux rencontres de Luri je ne connaissais qu'un des auteurs écossais dont j'avais lu le dernier roman à l'occasion d'un Book Club thématique Cinéma que j'avais animé quelques semaines plus tôt. J'ai pu suivre cinq débats sur les six proposés. Depuis je lis et recommande les auteurs que j'ai découverts.

J'ai été fascinée par l'intelligence et la profondeur des échanges. J'ai été époustouflée par la ténacité de ces écrivains dans leur souci de creuser des questions urgentes ou intemporelles, de les mettre au jour en les liant savamment à la sauce du suspens, conduit tambour battant. Concentrée sur les idées qui jaillissaient à la minute, et qui étaient graves, j'étais heureuse et détendue. Car finesse et humour étaient constamment au rendez-vous.

Sébastien Gendron, Abir Mukerhjee, Piergiorgio Pulixi, Chris Brookmyre et Marisa Haetzman, Marin Ledun sont les auteurs que j'ai écoutés (listés dans leur ordre d'apparition). L'américain Kenneth H. Cook venait clore les débats, dimanche en fin de journée.
J'ai pris tant de notes en les écoutant, relevé bien des citations qui m'ont intriguée. Leurs propos n'ont cessé de me trotter dans l'esprit depuis, leurs remarques se sont distillées dans mes conversations durant des jours et des jours après le festival. Mais plutôt que de les paraphraser ici, je vous invite à les lire. Vous pourrez également vous référer aux articles du blog The killer inside me qui détaillent les journées vécues au festival les 21 et 22 mai 2022 (en cliquant sur le lien bleuté).

Je n'oublie pas de préciser que les entretiens étaient merveilleusement menés par les modérateurs, et de saluer la qualité et le brio de la traduction/interprétariat anglais-français de Philippe Aronson.
Vivement l'année prochaine que nous puissions retourner à Luri et vivre d'autres instants magiques au cœur de ce merveilleux festival, Libri Mondi broie du Noir !

    

Cet article a été conçu et rédigé par Yassi Nasseri, fondatrice de Kimamori.

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