L’esprit du lieu : festival Lire le monde

Un lieu mais mille espaces !

J'ai toujours aimé l'architecture. Et les dessins d'architectes qui produisent une maison où l'on peut aménager mille petits espaces différents m'ont toujours ravie. Trouver des inspirations différentes dans un même lieu, vivre des moments variés dans un espace même restreint, voilà qui devient magique et délicieux. Ce désir de mon cœur est parfois satisfait dans des lieux insolites. Ce peut être des musées ou des parcours proposés dans une exposition ; et ce peut être au sein d'un festival littéraire et éclectique, qui se nomme Lire le monde, en Corse du sud, dans l'Alta Rocca !

   

Eh oui, tout est souvent une affaire de lieu. On fait une rencontre avec un lieu... ou pas ! Le lieu accepte de nous accueillir, et nous l'aimons tout de go. Mais attention, l'esprit du lieu peut se cultiver, comme un jardin que l'on soigne et que l'on aménage attentivement.
Altagène, village de montagne à la vue vertigineuse, est un lieu magique. Et le festival Lire le monde qui s'y tient chaque été depuis cinq ans donne vie à mille coins et recoins au cœur de ce petit village. Coin lecture, camion des podcasts, table des libraires sous le mûrier, bal littéraire au bar Chez Coco...
Dans chacun de ces espaces transats et chaises sont prévus, à l'ombre des arbres, ou de bâches installées pour l'occasion.

Ainsi, cette année, au sortir d'une conférence on pouvait aller se prélasser sur une chaise longue, ou prendre un verre Chez Coco. On pouvait se laisser tenter par l'écoute d'un conte pour enfant, d'une fable de La Fontaine en corse, ou d'un témoignage de femmes algériennes, dans l'espace réservé au camion des podcasts.

Le coin lecture quant à lui accueillait le flâneur, où les enfants s'installaient parfois à même le tapis de sol simulant une douce pelouse. Et puis le soir on pouvait retourner au bar de Chez Coco, se désaltérer, prendre un en-cas au camion de l’affamée en attendant le bal littéraire qui y était proposé (le dernier soir) !

   

   

   

Mais ce n'est pas tout !

Après le déjeuner on pouvait aller dans l'espace aménagé pour la sieste littéraire. Et au réveil, on faisait un petit tour sous le mûrier, accueillis par les libraires.

Mais l'on pouvait tout aussi bien partir marcher un peu et se rendre à l'ancien lavoir, pour revenir ensuite et s'asseoir à l'ombre d'un arbre et chouchouter son palais avec les mets de la dégustation gastronomique.

Il était bien entendu absolument requis d'aller faire un petit tour chez l'artiste ferrailleur Ange Felix pour visiter son atelier ; et finir par l'exposition proposée... cette année il s'agissait de l'exposition album de photo de famille constituée par tous les amis et visiteurs du festival, prolongée par la fresque réalisée par les élèves du lycée agricole de Sartène.

Dans la journée on montait à l'église, écouter une lecture, et le soir l'on y revenait pour voir un film projeté en plein air, à l'extérieur...

      

                         

Oui, j'aime Lire le monde dans ces conditions savoureuses. Et vous l'aurez compris, entre deux flâneries au cœur de ces espaces multiples et tous charmants je revenais systématiquement au chapiteau - espace central - pour écouter un écrivain merveilleux...

   

Voici deux autres articles qui vous parlent du festival Lire le monde 2019 et de ses invités :
- Éclectique et alliance des arts,
- Alain Mabanckou : la générosité incarnée.

Cet article a été conçu et rédigé par Yassi Nasseri, fondatrice de Kimamori.

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