Le chemin des morts, de François Sureau

Ce récit très bref m’a fait penser au livre de Javier Cercas, « Les soldats de Salamis » où l’on ne sait distinguer héros et anti-héros. C’est une fable politique qui est contée ici, fable éternelle qui sans cesse se reproduit et se revit dans les sphères de l’administration politique lorsqu’elles rencontrent des destins individuels. Et nous sommes, aux côtés de l’auteur-narrateur, confrontés à un drame, si prévisible, si impensable et si inoubliable.

Mais la vraie tragédie n’est peut-être pas tant dans l’histoire rapportée que dans notre réaction de lecteur m’a-t-il semblé. « Pourquoi ne suis-je pas davantage choquée, comment se fait-il que dès le départ, alors que je soupçonnais ce qu’il allait advenir de cette situation je ne me suis pas insurgée, horrifiée, enragée? ». Oui, très calmement j’ai lu le récit, puis j’ai posé le livre, et ensuite seulement me suis posé ces questions qui fatalement ont dû hanter l’auteur et tous ceux, nombreux, qui collaborent à l’ignorance consciente, aussi criminelle probablement que l’indifférence.

le chemin des morts

LE CHEMIN DES MORTS
François Sureau
Éd. Gallimard, 2013

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