Où j’ai laissé mon âme, de Jérôme Ferrari

Comme c’est reposant de lire une belle écriture. Comme c’est dérangeant de cheminer aux côtés d’un homme porté par l’histoire de son siècle. Et c’est bien un livre d’hommes qui nous accueille ici. Aucune présence féminine ne sera admise entre les quatre murs de cette prison de l’âme qui se perd et s’anéantit jour après jour, d’heure en heure…

C’est avec douceur, tendresse, lucidité et tolérance que Jérôme Ferrari nous conte l’histoire de ces soldats et officiers, résistants de la seconde guerre mondiale qui ont ensuite livré bataille en Indochine française avant de se retrouver en Algérie dans les années soixante. Leur mission est de démanteler le réseau terroriste indépendantiste algérien. Arrestations, interrogatoires, tortures seront leur lot quotidien, à ces hommes qui furent autrefois arrêtés, interrogés, torturés…

C’est un peu les personnages d’André Malraux et de La condition humaine que j’ai retrouvés ici. Mais l’écriture est autre, elle s’approche au plus près de l’homme et de ces personnages que l’on se transforme presque en cette bougie qui se consume d’éclairer leurs nuits désespérées. Livre à lire ? Oui, bien entendu, à lire et avec beaucoup d’amour.

Jérôme Ferrari est professeur de philosophie. Il a enseigné longtemps dans un lycée international d’Algérie.

Où j'ai laissé mon âme
OÙ J’AI LAISSÉ MON ÂME
Jérôme Ferrari
Éd. Actes Sud, 2010

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