S’égrènent les graines de la vie joyeuse

Wet Eye GlassesLA COMTESSE DE RICOTTA
Milena Agus
Éd. Liana Levi, 2012
Traduit de l’italien par Françoise Brun

Cette écrivaine sarde doit son succès à la France et aux éditions Liana Lévi qui l’ont fait connaître avec la publication de son livre « Mal de pierres », alors qu’en Italie elle était encore si peu lue. Depuis lors, Français ou Italiens, nous aimons tous la lire. Je la découvre tardivement avec ce roman bref mais formidable. L’écriture de Milena Agus a cette lenteur et cette profondeur qui se nourrissent des petites choses. Une tasse cassée, une collection de vaisselle ancienne, un muret par-dessus lequel on peut parler au voisin, sont autant d’éléments constitutifs de ce suc de la vie qui offre le bonheur et le malheur. Le malheur est mélancolique, et le bonheur discret chez les personnages de ce joli roman.

Le tout est pourtant relevé et coloré. Trois sœurs occupent de modestes appartements de ce qui autrefois était un si bel immeuble appartenant à la noblesse déchue dont elles sont issues. Une vieille fille qui fait des comptes tous les soirs afin de prévoir le rachat tant espéré d’autres pans de l’immeuble, une jeune femme folle amoureuse de son mari qui n’arrive pas à avoir d’enfants, et une « comtesse de Ricotta », maladroite à souhait qui en toute logique ne devrait jamais arriver à rien. Cousu de fils d’or le récit fluide et malicieux fera rayonner tous ces petits riens épatants de beauté et de drôlerie qui font et défont la vie. Je me vais de ce pas me plonger dans ses précédents écrits !

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