De si jolies ruines, de Jess Walter

Voici un livre coloré et doux ; il est frais et vaste. La critique littéraire, les lecteurs et les écrivains ont largement célébré ce petit bijou de simplicité. Je les rejoins. C’est un récit tant pétillant que paisible qui se savoure par tous temps et tous vents.

Souvent je lis plusieurs livres en même temps. Cela me permet d’être en contact avec un sujet léger alors que je suis plongée dans un récit plus ardu par ailleurs. Jess Walter a écrit ce livre cependant qu’il en travaillait un autre, d’une profondeur sombre. Je l’ai entendu décrire comme l’écriture de « Beautiful Ruins » lui avait apporté la détente et la frivolité nécessaires pour compenser l’atmosphère plus chargée dans laquelle son autre livre l’entraînait. Cela vous donne une idée de la saveur de ce livre devenu très vite un bestseller.

Beautiful ruins 3Une jeune actrice Américaine débarque en Italie, à Porto Vergogna, dans un village de pêcheurs qui n’est accessible que par la mer. Cette jeune femme arrive directement du tournage du film Cléopatre avec Elizabeth Taylor et Richard Burton dont elle est la maîtresse. Se noue une étrange amitié entre l’actrice et le jeune Italien qui tient l’hôtel rudimentaire et familial du village. L’un et l’autre se trouvent à un moment charnière de leur histoire personnelle. Cette rencontre ingénue nouera et dénouera les fils de leur existence, décidant ainsi des cinquante prochaines années de leurs vies respectives.

Tout le long du livre le lecteur est parachuté à des époques et en des lieux différents. Nombre d’histoires personnelles se lieront pour croquer l’univers Hollywoodien, son décalage avec toute considération ancrée dans les réalités simples et tangibles, et, par effet de contraste, livrer le secret de destinées où les désirs et les intentions sont en harmonie. « Désirer ce que l’on a », le fameux proverbe de sagesse ancienne s’appliquerait à merveille ici.

DE SI JOLIES RUINES
(Beautiful ruins)
Jess Walter
Traduit de l’anglais par Jean Esch
éd. Fleuve Noir, 2014 (v.o. 2012)

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